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Rien ne sera plus jamais vraiment tout à fait pareil Boustrophédon 16

expositions 2017

Tiré d’un sommeil noir par un pressentiment je recompose le lieu sans ouvrir les yeux. 
Fatigué des séances précédentes : jaunes trop verts, rouges trop bleus et des nuances perdues à jamais. 
Embourbé dans la palette sale d’une pensée fragmentée.

Je gagne l’atelier. Des yeux m'observent par derrière monter les marches. Un malaise flotte et me suit pas à pas.

Quelque chose a changé.

Un voile de poussière à recouvert les toiles, le chevalet et le sol. Dans les rincones Les œuvres d’un autre temps me regardent, des dates centenaires ont remplacé ma signature. Mes peintures déjà peintes par un autre. Je marche dans un sillage. Je reproduis chacun des gestes, des formes et les nuances exécutées par un autre. L’angoisse me saisit. Une vérité que je cherche maintenant à oublier. Désormais rien ne sera plus jamais vraiment tout à fait pareil. Refermer ses paupières pour que tout rentre dans l’ordre. Il est pourtant déjà trop tard.

Tout reste à peindre

 

 

Dans l'espace d'exposition les deux murs muets en vis à vis relèvent d'une attente.

Se faire des illusions.

Je pénètre dans l'espace par la sortie. Ça m'a fait bizarre la première fois. J'imagine un tableau en face de moi et dans mon dos je ressens comme une présence.

L'attente réversible revient à quelqu'un d'autre.

Combler cette attente par un recommencement.

Les différences finissent par se ressembler.