Peintures, dessins et installations de Patrice de Santa Coloma aux Glacières de Caudéran du 12 juin au 10 juillet 2024
Primitivi renvoie aux formes originelles de la géométrie. Celles qui nous permettent d’échafauder des structures complexes. L’élaboration de mon vocabulaire graphique et pictural crée des entrelacs organiques denses et détaillés qui traversent et transfigurent nos repères de lecture, d’identification. C’est quand ça ne ressemble plus à rien que le véritable travail peut enfin commencer. Les primitives mutent, prolifèrent, envahissent et s’hybrident. La vision se brouille et se dédouble en diplopies. Dans cette dernière série les diptyques de grand format engendrent une vibration rétinienne invoquant la mémoire. Réminiscences de formes, souvenirs de couleurs. Comme des êtres aimés peuplant des souvenirs.
Il y a peu, j’ai voulu faire table rase de mes années de peinture. Tout oublier pour mieux recommencer. Simplifier, revenir aux fondamentaux aux primitives, au primitif. Lors de mes explorations de la période du Trecento dans le cadre d’une résidence Art et Science avec l’Université de Bordeaux et la Plateforme Protéome, j’ai été frappé par l’influence de la géométrie euclidienne qui persiste encore dans la grande diversité des œuvres produites dans l’histoire de l’art, même si en Amérique latine une géométrie non euclidienne existe, l’héritage et la transmission des savoirs des peuples n’ont pas attendu l’arrivée des conquistadores pour se développer en parallèle. Leur vocabulaire m’appelle parce que plus ancré dans une symbolique du vivant, dans l’animalité et la spiritualité.
Les formes produites sont différentes, elles possèdent une authenticité et spontanéité qui perdurent encore aujourd’hui. La série Inti-Soli (inti en langue quechua désigne le soleil et sole en italien) explore un lien imaginaire entre deux visions du monde placées sous une seule et même étoile.
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