Restreindre une palette à la nature pour tenter de la contenir. Bleu, brun, jaune, blanc, vert sombre. Arbres faisant lien entre terre et ciel. Ce printemps, grande œuvre, hymne à la nature, touches mélées, grossières mais nettes en épaisseur, un ciel tourbe comme une inversion : touches plus larges, gris subtils qui renforcent les couleurs du premier plan. Une certaine fulgurance dans l'execution mais qui ne trouve pas de formes en adéquation. Courbures, ombres portées, végetation mal définie manquant de relief. La courbure du sol semble vouloir atteindre l'horizon provoquant un déséquilibre, comme un dernier geste.
40 ans passés devant le chevalet. Les efforts ne paient pas. Mon trait stagne comme au premier jour. Parfois un dessin surgit de nulle part et se tient. Je me perds dans les grands formats et dans les petits ma paume se dérobe sous son propre appui. Je n’arrive pas à laisser aller mon esprit, le trait et ses imperfections me retiennent prisonnier. Toujours tout oublier.
Ce trait fugace, je tente de le saisir. Je n’y arrive pas ou si peu parfois. Vouloir être dans le vrai. Avoir de bonnes intentions, de la bonne volonté, une obstination sans relâche... Tout ceci semble ne servir à rien. Attendre ce jour de la grande exposition qui ne vient pas, vivre dans la souffrance du manque de reconnaissance. Je voudrais perdre connaissance. Qu’on m’oublie.
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